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Conditions et Caractéristiques des Combats - Artillerie - 1

Le vecteur le plus important de modification paysagère est sans nul doute l'artillerie, reine des batailles.

Cette note sur les conditions et caractéristiques des combats a pour objectif de mettre en relief l'utilisation de l'artillerie pendant les combats pour Verdun entre 1916 et 1918.

Dans "Combattre à Verdun, vies et souffrances quotidiennes du soldat 1916-1917", paru en 1988, G.CANINI, donne quelques indications statistiques sur l'emploi intensif de l'artillerie dans les combats pour Verdun.

60 millions d’obus sont tirés, pendant les 10 mois de 1916.

 

-1- Le Trommelfeuer :

Le 21/02/1916, le Trommelfeuer (hachoir ou pluie d'obus) allemand a consommé 936 000 obus sur un espace 10 fois plus étendu que le secteur pilonné le 23/06. En 8 semaines, du 21/02 au 20/04, 8,2 millions d’obus sont tirés.

Pour rassembler les moyens lourds nécessaires (1250 pièces), ils durent vider les arsenaux et récupérer toutes les disponibilités. L’ensemble impressionnant n’en était pas moins disparate et souvent médiocre.

  • Leurs calibres les plus usités furent l’obusier de 149, 7 mm (1903)
  • Le mortier moderne de 211 mm datant de 1910,
  • Le 135 mm (1909)
  • Le 105,2 (1914).

Il faut y ajouter quelques énormes engins de rupture à longue portée : 380 et 420 mm, qui à l’arrière des lignes, nécessitent de nombreux travaux de mise en place.

Mais à côté de ces moyens modernes, le 1/3 des batteries, surtout les batteries à pied, n’étaient encore équipées que de matériels anciens.

  • 220 tubes de 150 (1893) sans frein de recul.

Très fort parc de pièces de 211 (1899) et de 150 sans recul de tube (1892).

La journée du 23/06, préludant à l’ultime offensive sur Fleury et Souville, les Allemands tirent 1 million d’obus de tous calibres, dont 100 000 toxiques.

 

-2- L'artillerie française le 21/02/1916.

Les deux unités qui font face aux allemands sont la 72ème Division d'Infanterie et la 51ème DI. Leur dotation respective en artillerie sont les suivantes selon les données issues du livre "les préliminaires de Verdun" du Lieutenant Colonel de Thomasson, paru en 1921 :

 

72 ème D.I

50 pièces de 75

21 pièces de 90 et 80

12 pièces de 155 L et 120 C

42 pièces de 95, 120 L et 155 L

 

51 ème D.I

44 pièces de 75

21 pièces de 90 et 80

12 pièces de 155 C.T.R et de 120 C

8 pièces de 220 à tracteurs

19 pièces de 95, 120 L et 155 L

Il faut ajouter les 10 pièces de 220 d’artillerie lourde.

Soit 136 pièces d’artillerie de campagne et 103 pièces lourdes.

En tout 239 pièces d’artillerie contre 1500 allemandes pour un front de quelques dizaines de kilomètre carrés.

La Région Fortifiée de Verdun a vu sa dotation en artillerie s'accroître juste avant le déluge allemand, ce qui tend à prouver que la notion de surprise mise en avant par les Français n'est pas franchement valide.

 

Evolution de l'artillerie de la RFV avant Fev 1916.JPG

 

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