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Conditions et Caractéristiques des Combats - La météo

Lors de mes recherches sur les conditions et caractéristiques des combats de Verdun en 1916, je me suis interrogé sur l'influence de la météorologie sur les paysages des champs de bataille.

Même si la météo est une variable très importante pour les combattants, il en ressort qu'elle n'a pas pu avoir de conséquence sur les paysages.

Toutefois, je ne résiste pas à vous livrer le fruit de mes recherches sur ce sujet.

Les données proviennent des registres de la station météorologique de Bar le Duc.

 

Commentaires des observations météorologiques. Février - octobre 1916 à Verdun.

FEVRIER 1916

L’attaque du 21 février 1916 est précédée par 11 épisodes pluvieux et 4 neigeux, c’est à dire que les bombardements se sont abattus sur un sol déjà détrempé, ce qui a initialement aggravé le bouleversement des sols..

A partir du 21 février, date de l’assaut allemand, les observations météorologiques font mention d’un changement de temps, fait de neige (03 jours), d’une baisse des températures et de quelques épisodes ensoleillés.

Les conditions des combats lors de l’attaque allemande sont donc très difficiles, faites de neige, de pluie et de températures assez froides. Les données météorologiques ont très largement aggravé la nature des combats et les conditions de vie des combattants. Elles ont aussi participé à la désorganisation des lignes et limité les possibilités des réactions françaises.

MARS 1916

Les 19 premiers jours de mars 1916 sont caractérisés par l’alternance d’épisodes ensoleillés, pluvieux et neigeux. Il s’agit en fait d’un régime de giboulée, typique de la fin de l’hiver.

Les 10 derniers jours de mars sont quant à eux nettement plus pluvieux, avec une seule mention d’épisode ensoleillé (31 mars ). Le 24 mars semble être la pire du mois avec de la pluie, de la grêle, du vent et une référence à des températures très fraîches.

Depuis le 11 février 1916, les combats se sont déroulés dans des conditions météorologiques très difficiles : 3 semaines en février et 15 derniers jours de mars. 

AVRIL 1916

Les 3 premières semaines d’avril sont franchement défavorables, avec une alternance d’épisodes pluvieux et ensoleillés. Du 12 au 16 avril, les observations météorologiques font mention de températures froides, avec un épisode pluvio-neigeux, le 15 avril, sans oublier le vent.

La dernière semaine est selon les commentaires, nettement printanière, avec une météo franchement ensoleillée.

De mi-février à la dernière semaine d’avril, les combats ont lieu dans des conditions franchement défavorables, accentuant les effets dévastateurs des bombardements, provoquant l’apparition d’océan de boue.

MAI 1916 (série incomplète).

Sur les 15 jours avec informations, il est fait mention de 9 épisodes pluvieux et six épisodes ensoleillés. Seule certitude, la dernière semaine de mai témoigne d’une fin de mois assez pluvieuse, qui corroborée avec les séries d’avril, traduisent un printemps nettement pluvieux et humide.

Avant l’ultime offensive allemande de grande envergure de juin 1916, les plus durs combats et leurs effets sont nettement accentués, voire aggravés par les conditions météo pour les soldats français et allemands.

JUIN (inexploitable)

JUILLET 1916

Mis à part, les 9, 11 et 12 juillet, les 15 premiers jours de juillet sont synonymes de temps pluvieux et couvert (du 02 au 18 juillet). Après un printemps humide et frais, la région de Verdun connaît un début d’été identique.

Seule la fin de juillet (20-31 juillet) est constamment ensoleillée, avec des épisodes de fortes chaleur du 24 au 30. Il s’agit depuis le début des combats de la première période de franc beau temps, malheureusement significative de nouvelles souffrances : soif, poussière et accélération de la putréfaction des cadavres.
 

AOUT 1916

Ce temps sec, ensoleillé et chaud se poursuit jusqu’au 09 août, avec des mentions de temps très chaud et caniculaire, le 04 août. Puis les conditions météo se font nettement plus mitigées du 10 au 20 août, avec une alternance de périodes ensoleillées et de périodes pluvieuses. Le temps sec et ensoleillé reprend jusqu’au 24 août, alors que la pluie finit le mois. 

SEPTEMBRE 1916

Jusqu’au 12 septembre, le temps est globalement ensoleillé avec des brumes matinales. Les premières gelées blanches interviennent tôt dans la saison (14 septembre). Les 3 semaines de septembre est marquée par de nombreux épisodes pluvieux et nuageux. Mais le beau temps revient le 21 septembre, alors que les 3 derniers jours de septembre sont « humides ».

Globalement, la saison estivale est au point de vue climatique très mitigée, avec une alternance d’épisodes pluvieux et ensoleillés. Sur les données rassemblées, la pluie affecte 5 semaines des mois estivaux, alors que les fortes chaleurs sévissent du 15 juillet au 15 août. Elles sont mentionnées dans chacun des écrits des combattants.

OCTOBRE 1916

Le mauvais temps se poursuit jusqu’au 9 octobre. L’épisode ensoleillé n’est que de courte durée du 10 au 14  et du 20 au 23 octobre. Le reste du mois est placé sous le signe des précipitations, et dès le 16 du mois, mention est faite de températures froides et même de gelée (22 octobre). 2 jours avant l’offensive sur les forts de Vaux et Douaumont, les conditions météo sont une difficulté supplémentaire pour les combattants.

 

 

Graphique 1916.JPG

 

 

COMMENTAIRE CLIMATOLOGIQUE DE LA BATAILLE DE Verdun

SOURCES : METEO FRANCE STATION DE BAR LE DUC

La somme des précipitations à la station de Bar le Duc ( les données sur la station de Verdun ne sont bien évidemment pas disponibles), à 50 km au sud de Verdun, s’élève à 1160, 1 mm et à une moyenne mensuelle de 96,68 mm. Derrière ces chiffres se cachent de nombreuses disparités, qui sont autant d’indicateurs des conditions de la bataille de Verdun.

Dans un climat de type semi-continental, les saisons sont très marquées, avec un hiver rigoureux et un été sec et chaud, alors que les saisons intermédiaires sont assez écrasées.

Malgré un mois de mars relativement peu pluvieux avec 37, 4 mm de précipitation, les mois d’hiver et de printemps sont caractérisés par des valeurs de l’ordre de 80 mm. Pour vérifier les données du mois de mars qui apparaissent nettement inférieurs aux valeurs auxquelles on pourrait s’attendre, il a été nécessaire de les comparer à celles des valeurs des autres stations limitrophes ( Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe et Moselle et Moselle), qui atteignent une moyenne de 43,48 mm de précipitations. Les résultats valident ceux de la station de Bar le Duc, à savoir, un mois de mars 1916 aux faibles précipitations.

Mais, le plus important est le caractère nettement humide des mois de juin et juillet. Juin est nettement le mois le plus arrosé de l’année 1916 à la station de Bar le Duc.

Le mois d’août connaît des valeurs plus proches de la normale, avec 59,9 mm de précipitation. Les mois de septembre, octobre et décembre ont tous des valeurs supérieures à 100 mm.

Les combats se sont déroulés dans des conditions très humides, qui alternent avec des périodes relatives de pénurie en eau.

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