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Conditions et Caractéristiques

  • Conditions et Caractéristiques des Combats - Logistique et aménagement du côté allemand

    Fidèles à leur tradition de terrassiers et de grands aménageurs du terrain, les allemands ont notamment travaillé à l'organisation de l'arrière-front des combats de Verdun.

    Grâce à l'aide de Frédéric RADET et de Gilles ROLLAND, je vous propose des exemples d'aménagement du terrain du côté allemand. Pour des raisons de sécurité et de protection de ce patrimoine, ces photos ne sont pas localisées.

    Photos de Frédéric RADET :

    Deux abris.

     

    1917 Deux abris.jpg

    1917 de droite.

    1917 droite.jpg

    Camp abri et niche.

    Camp abri et niche.jpg

    Entrée sape et niches.

    Entrée sape et niches.jpg

    Poste de face.

    Poste face.jpg

     

    Photos de Gilles ROLLAND :

    Forêt d'Hermeville.

    Abri

    Abri Forêt d'hermeville.jpg

     

     Arbre Observatoire.

    Arbre d'Observatoire Forêt d'Hermeville.jpg

     Sape.

    Sape Forêt d'Hermeville.jpg

     

    Forêt de Spincourt.

    Camp d'Artillerie.

    Forêt de Spincourt Camp d'Artillerie.jpg

    Poste téléphonique Camp d'artillerie.

    Poste téléphonique Camp d'Artillerie Forêt de Spincourt.jpg

    Ces quelques exemples ci-dessus illustrent l'aménagement des champs de bataille de Verdun du côté allemand, radicalement différente de celle des français.

  • Conditions et Caractéristiques des Combats - Logistique et aménagement du côté français

    Les champs de bataille de Verdun ont été aussi marqués par la logistique des armées et par leur aménagement.

    Par aménagement, il faut entendre tous les éléments relatifs à la construction d’ouvrages ou de lignes de défense ou encore, tous les préparatifs nécessaires au développement d’une attaque de grande envergure.

    Il faut bien reconnaître que les lignes de défense, telles que les tranchées ou différents centres de résistance ont été détruits, voire pulvérisés au fur et à mesure de leur construction.

    Force est de reconnaître qu’actuellement, il ne reste que très peu de traces de ces aménagements des champs de bataille de Verdun.

    Toutefois des différences notables existent si l’on se place du côté français ou du côté allemand.

    Pour les français, les champs de bataille de Verdun étaient déjà aménagés depuis le milieu des années 1880, par la construction du système de défense Séré de Rivieres. Par contre, les combats de 1916 laisseront une trace toujours visible de nos jours, avec la Voie Sacrée.

    Quant aux allemands, fidèles à leur tradition, ils ont aménagé, non pas le front, mais surtout l’arrière-front, dont une partie des ouvrages sont toujours visibles de nos jours.

    Comme évoqué précédemment, les français ont laissé une trace sur le terrain et dans la mémoire nationale grâce à la Voie Sacrée.

    Pour ravitailler la deuxième Armée, deux solutions s’offraient aux français : la route départementale de Bar le Duc et le Meusien. Sur les quatre voies de transport pouvant ravitailler Verdun, seules les deux précédemment citées sont utilisables. Les deux autres étant soit coupées (passant dans le saillant de Saint-Mihiel), soit sous le feu de l’ennemi (le chemin de fer de Sainte-Menehould et Clermont-en-Argonne, souvent coupé par les obus à hauteur d'Aubréville et par lequel on ne pouvait amener qu'une partie du matériel du génie).

    Le 19 février 1916, alors que l'offensive allemande est imminente et que l'état-major français en est bien persuadé, une séance très importante se tient à Bar-le-Duc.

    Le capitaine Doumenc, qui représente le service automobile, est chargé de mettre en place un organisme chargé des transports en direction de Verdun. Le lendemain est créée la Commission régulatrice automobile, qui doit acheminer 2 000 tonnes par jour à destination de Verdun, en même temps que 15 000 à 20 000 hommes. Les Français prennent donc des mesures vitales avant même le déclenchement de l'offensive allemande.

    Carte Voie Sacrée.jpg

    Le point d'arrivée de la Voie Sacrée était situé sur la commune de Nixéville au lieu appelé Moulin-Brûlé. Les derniers 8 kilomètres reliant Moulin Brûlé à Verdun était sous le feu de l'artillerie allemande.

    A titre d'exemple, pour le mois de juin 1916, la deuxième armée a nécessité :

    Effectifs 

    830 000 hommes, 270 000 chevaux.

    9 772 tués et 38 904 blessés.

    Rotation des divisions :

    -  19 mises en ligne.

    -  19 retirées du front.

    -  13 arrivées à la II armée.

    -  8 parties de la II armée.

    Artillerie

    De campagne : 1457 canons.

    Lourde : 658 canons.

    De tranchée : 593 canons.

     

    Munitions (depuis le 21/02/16)

    Artillerie lourde : 4.3 millions de coups.

    Canons de 75 : 12.5 millions de coups.

    Cartouches : 103 millions de coups.

    Soit 27600 wagons (210 jours).

     

    La gare régulatrice de St Dizier expédie quotidiennement

    40 trains de grandes unités déplacées.

    21 trains de vivres, 7 de munitions , 3 de matériel de génie, 6 de blessés et 8 de divers.

     

    Le Meusien

    75 locomotives, 800 wagons.

    Trafic journalier : 2500 tonnes (400 en 1914), 18 trains de vivre, 2 de munitions de 75, 2 de blessés ; 31 trains dans chaque sens.

     

    La Voie Sacrée, Bar le Duc – Verdun (75 km)

    Maintenance : 300 officiers, 8500 hommes, 3000 voitures (traction automobile).

    Consommation par jour : 200 000 litres d’essence, 20 000 litres d’huile, 2 tonnes de graisse.

    Trafic journalier : 600 camions transportant 13 000 hommes, 1500 tonnes de munitions, 200 tonnes de matériel du génie.

     

    Du côté français, il n'y pas eu à proprement parler d'aménagements pérennes des champs de Bataille de Verdun lors de la phase des combats, mais la nécessité de la logistique a laissé dans le paysage dit mémoriel, une trace toujours visible : la Voie Sacrée, nommée ainsi par Maurice Barrès en avril 1916.

    Pour plus de renseignements, je vous invite à consulter le site internet suivant :

    http://www.voie-sacree.com/fr/histoire

     

     

     

     

  • Conditions et Caractéristiques des Combats - Parcellisation des Combats

    Illustration : la butte du Mort-Homme

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  • Conditions et Caractéristiques des Combats - La météo

    Lors de mes recherches sur les conditions et caractéristiques des combats de Verdun en 1916, je me suis interrogé sur l'influence de la météorologie sur les paysages des champs de bataille.

    Même si la météo est une variable très importante pour les combattants, il en ressort qu'elle n'a pas pu avoir de conséquence sur les paysages.

    Toutefois, je ne résiste pas à vous livrer le fruit de mes recherches sur ce sujet.

    Les données proviennent des registres de la station météorologique de Bar le Duc.

     

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  • Conditions et Caractéristiques des Combats - Les gaz

    Après les ravages provoquées par l'artillerie classique sur les paysages des champs de bataille de Verdun, une autre caractéristique est l'emploi massif des gaz de combat.

    Les lacrymogènes et les suffocants n’avaient pas manqué, dès les premiers jours de l’attaque en février 1916, de s’abattre sur tous les ravins et les bois qui retenaient les vapeurs en suspension.

    Le 23 juin, dans l’effort ultime que les allemands tentent sur Souville, ils utilisent pour la première fois les obus au diphosgène (obus à croix verte), toxique fugace, mais qui, à courte distance, tue sur le champ. La présence des gaz obligeait, des deux côtés, (car les français sont les premiers à utiliser des obus létaux dispersés par l’artillerie, mis au point le ...20 février 1916) au port du masque à gaz, qui dans ce genre de combat d’attrition, est une véritable souffrance inévitable.

    Les combats de Verdun sont les premiers à connaître l’emploi massif de l’artillerie chimique, alors qu’en 1915, les gaz étaient le plus souvent employés par dispersion (les nappes de chlore).

    A défaut de pouvoir percer les lignes ennemies, les toxiques pouvaient devenir pouvaient devenir l’arme de l’usure et des combats de position.

    Les nouvelles munitions chimiques allemandes (obus K2-stoff : obus au diphosgène) sont utilisées la première fois près de Douaumont le 09 mars 1916, puis dans la nuit du 04 au 05 avril. Le 07 mai à Tavannes, 13800 obus K2-stoff sont tirés par l’artillerie allemande, et 13000 le 19 à Chattancourt.

    Ce n’est qu’au cours de l’été que cette proportion augmente substantiellement. Dans la nuit du 22 au 23 juin, lors de l’assaut allemand sur Thiaumont et Souville, 116 000 munitions K2-stoff sont utilisées en un peu moins de 6 heures (soit près de 20 000 obus chimiques par heure, sur un front long de 2,5 km).

    Même si dans ces conditions, il faut se méfier des moyennes, il est toutefois tombé 10 obus chimiques par heure et par mètre linéaire de front. Malgré des protections de plus en plus efficaces, ces types de bombardement visaient à la saturation et les effets sur les combattants sont facilement envisageables.

    Le plan d’attaque, en mars 1916, prévu sur une ligne Avocourt-Cote 304-Pont des Enfants, témoigne de la volonté affichée par les allemands d’utiliser massivement ces nouvelles munitions. Cette attaque devait combiner l’emploi de 50 000 obus conventionnels à fragmentation avec 120 000 obus chimiques (soit un rapport supérieur de 1 à 2).

    L’emploi massif des munitions chimiques est une des caractéristiques majeures des combats de Verdun et ses conséquences létales sur les combattants ne doivent faire oublier les effets d’une telle concentration de gaz sur les végétaux, les sols et les cours d’eau. Nombreux sont les écrits de combattants qui témoignent d’une terre brûlée, saturée par les gaz.