L’offensive du 15 décembre 1916. Le Gnal Mangin organise une nouvelle attaque, pour compléter le dégagement de Verdun et donner de l’air aux forts de Douaumont et de Vaux, sur la rive droite de la Meuse. L’armée de Verdun fournit un gros travail préparatoire, construit 30 km de route, une route carrossable en madriers pour l’artillerie et plus de 10 km de voie ferrée étroite, creuse des parallèles de départ, des boyaux d’accès...
Deux lignes d’artillerie préparent et soutiennent l’attaque : une du fort de Vacherauville à Thiaumont, Fleury et Souville ; l’autre passe par Belleville, la côte St Michel et le fort de Tavannes.
Quelques uns des objectifs, comme Vacherauville, la côte du Poivre, la cote 342, les premières et deuxièmes lignes devant Louvemont sont atteintes. Les bois d’Albain, Chauffour, les bois devant Douaumont, les ravins du Helly sont plus longs à prendre.
Offensive française du 20 août 1917. Elle complète le dégagement de Verdun sur les deux rives de la Meuse. Le 20 août 1917, du bois d’Avocourt, à l’ouest ; à Bezonvaux à l’est, sur un front de 25 km, 8 divisions s’élancent à l’assaut. Le bois d’Avocourt, le Mort Homme, le bois des Corbeaux, la côte de l’Oie, sur la rive gauche ; la côte du Talou, les villages de Champ, de Neuville, de Champneuville, la cote 344, une partie du Bois des Fosses, la ferme Mormont, sur la rive droite, tombent. Le lendemain, Samogneux et Regneville sont pris ; le 24 enfin, la cote 304 est enlevée. Le 26 août 1917, les forces françaises atteignent les lisières sud de Beaumont.
A Verdun, en août 1917, la concentration d’artillerie atteint :
· 1 pièce d’artillerie de campagne par 20 m.
· 1 pièce d’artillerie par 30 m (contre 40 m le 16 avril 1916).
· 1 pièce d’artillerie lourde par 30 m (contre 53 en avril).
Offensive américaine du 26 septembre 1918. L’armée de Pershing prend l’offensive entre Argonne et Meuse. A 05 H 30, ils se jettent contre les redoutables positions allemandes de la rive gauche de la Meuse : Malancourt, Béthincourt, Forges. A 12 H, les forces américaines atteignent Gercourt, Cuisy, le sud de Montfaucon et Cheppy, puis contournent par la droite, la butte de Montfaucon
Offensive franco-américaine d’octobre 1918. Elle s’inscrit dans l’offensive générale alliée, commandée par le Maréchal Foch. Elle se développe sur la rive droite de la Meuse et les villages de Brabant, Haumont, ainsi que les bois d’Haumont et des Caures sont repris. A cette date, les alliés sont sur la ligne de départ de l’offensive allemande du 21 février 1916.
Conclusion des combats de Verdun.
De 1914 à 1916, le front de Verdun n’est pas très actif, car ce ne sont que des actions périphériques qui affectent ce secteur ( Butte de Vauquois, Montfaucon, Crête des Eparges) et quelques actions offensives directes en 1915. En 1916 et l’offensive générale allemande de février, il est possible de mettre en valeur trois périodes distinctes.
· 21 février 1916 – 15 décembre 1916 : période des combats les plus intensifs, faite de flux et reflux offensifs, qui passent et repassent sur les mêmes paysages.
· Fin août 1917 : nettement moins importante que la période précédente, elle est du moins marquée par l’emploi de la nouvelle artillerie lourde française, consécutive au plan de Joffre en date du 30 mai 1916, traduite par la hausse de la concentration d’artillerie. Dans l’Illustration, en date du 1 septembre 1917, dans le n° 3887, « on peut lire c’est une nouvelle victoire de l’artillerie que celle que nous avons la joie d’enregistrer. La série d’avantages qui avaient permis aux Allemands de s’avancer jusqu’à pouvoir tenir Verdun sous la menace, presque, de leurs canons de campagne, n’avaient été obtenus qu’à la faveur de notre infériorité en artillerie ». Même, s’il faut se méfier des conclusions militaires d’un quotidien français en pleine guerre, il n’en reste pas moins vrai que, la puissance et l’importance de l’artillerie sont mises en exergue.
· Octobre – novembre 1918 : offensive combinée franco-américaine, où l’artillerie lourde alliée pilonne sans cesse les lignes allemandes, laissant des marques profondes dans le paysage. Mais la reprise de la guerre de mouvement ne conduit plus à la mise en place des infrastructures de la guerre immobile (d’usure) : tranchées, boyaux...
Suite à cette classification des combats de Verdun, il apparaît qu’il n’existe pas, au regard de l’étude des paysages de guerre, une bataille de Verdun, mais bien, plusieurs batailles de Verdun, au moins trois, à partir de 1916.